Avec ce nouveau numéro, tournons-nous vers le passé, non pas au siècle
précédent, aux Temps modernes, voire au Moyen Age, mais vers ces périodes
on ne peut plus reculées précédant la fondation de Massalia, que l’on nomme
protohistoriques et préhistoriques.
De ce passé immémorial, nous ne savions que peu de choses.
Des générations de spécialistes de diverses disciplines s’étaient penchées sur la question en fouillant les grottes et cavités des environs.
Il est vrai que le climat et les paysages ont considérablement changé depuis des millénaires ; pire encore, la montée inexorable des eaux
marines due au réchauffement planétaire avait submergé les habitats côtiers fréquentés par ceux communément appelés Néandertaliens et Cro-Magnon,
faisant disparaître les quelques traces de leurs séjours.
Tout semblait perdu jusqu’à l’annonce de la découverte d’une grotte partiellement ennoyée, un exceptionnel sanctuaire orné déclaré Trésor
archéologique englouti ! Les qualificatifs ne manquèrent pas dans les années 1990 une « Chapelle Sixtine », un « Lascaux provençal » ! La Grotte Cosquer
était d’autant plus surprenante qu’elle semblait inaccessible en raison de son entrée située à 37 mètres sous le niveau de la Méditerranée !:Fort
heureusement, grâce à son classement et à la mise en œuvre de technologies contemporaines, il a été possible de reconstituer à l’identique une partie des
surfaces magnifiées par la spiritualité de nos lointains ancêtres.
La formule Marseille, ville sans antiquités avait déjà fait long feu avec les fouilles entreprises derrière la Bourse ; il en est désormais autant d’une cité
sans préhistoire. Depuis toujours ou presque…, des hommes, des femmes et leurs enfants ont été attirés par le territoire de la Marseille d’aujourd’hui,
resté un exceptionnel lieu d’accueil et de vie. Avec des spécialistes reconnus, il nous a semblé utile de rappeler cette belle et surtout longue histoire.
Patrick Boulanger,
directeur de la revue Marseille