Vous êtes ici

D’HIER À AUJOURD’HUI, MARSEILLE TOUJOURS - No 264

D’HIER À AUJOURD’HUI, MARSEILLE TOUJOURS
Prix :
8,00 €

Marseille change… Marseille évolue ! Cette ville du Sud,
souvent insaisissable pour qui ne la pratique pas au quotidien,
connaît depuis un quart de siècle des changements
d’importance qui ne laissent personne indifférent.
Sans remonter aux calendes phocéennes, que de chemin
parcouru, comme peut en témoigner de numéro en numéro
notre Revue, depuis sa création en 1936 - ce que
vient de rappeler une exposition au Musée d’Histoire.
Activités portuaires en déclin, douloureuses reconversions,
la ville subit la crise de plein fouet. D’année en année,
Marseille perd des habitants et la deuxième ville de
France affiche, en 1995, un taux de chômage de 21%,
deux fois supérieur à la moyenne nationale !
A la fin des années 80, Marseille offrait le visage d’une
ville économiquement sinistrée qui peinait à digérer les
conséquences d’une décolonisation mal anticipée. La
mono-industrie qui a fait sa prospérité, fondée sur l’importation
et la transformation, va alors accélérer sa chute.
Pour se relever, comme elle a su le faire après chacune
des multiples épreuves qui ont émaillé ses vingt-six
siècles d’histoire, Marseille a besoin d’un cap, d’un projet
collectif, d’une vision cohérente.
La stratégie de développement qui se met en place s’appuie
sur une diversification des activités. Relance de la
place portuaire à travers une restauration de sa fiabilité,
mise en place de zones franches, développement de
l’économie de la connaissance puis de la filière numérique,
essor du secteur du bâtiment, ouverture au tourisme et
promotion de l’attractivité du territoire à travers l’organisation
et l’accueil de grands événements, vont soutenir
cette politique et structurer cette ambition au service des
Marseillais.
L’industrie touristique constitue l’illustration même
d’atouts inexploités que la Ville va développer avec détermination,
faisant de Marseille, en l’espace de quelques
années, l’une des destinations les plus prisées des touristes
dont le nombre approche aujourd’hui les sept millions
par an. Conforté par le développement des croisières,
ce secteur d’activité est à la fois producteur de
richesses et d’emploi.
L’effort porté sur le bâtiment est tout aussi spectaculaire,
qu’il s’agisse de la façade littorale redessinée au niveau
d’Euroméditerranée, le plus grand centre d’affaires d’Europe
du Sud, ou de la production de logements passée
de 1000 par an, en 1995, à 5000 aujourd’hui. Des
programmes de qualité qui répondent aux besoins des
néo-Marseillais de se loger intra-muros, la courbe de
population ayant repris sa croissance depuis les années
2000 pour atteindre 860 000 habitants à ce jour.
La culture est un autre levier essentiel qui va permettre
à la ville de rebondir. Dès la fin des années 90, Marseille
démontre toutes ses capacités et son savoir-faire dans
l’accueil d’événements de portée internationale, qu’ils
soient sportifs, économiques ou culturels. Point d’orgue
de cette stratégie, la Capitale européenne de la culture
dont le succès porte son écho bien au-delà de cette seule
année 2013. Riche d’une offre muséale redimensionnée,
de festivals, d’artistes et de créateurs prolifiques, Marseille
développe une attractivité qui ne se démentira
plus... allant jusqu’à obtenir la co-organisation des Jeux
Olympiques de 2024 !
Meilleur indicateur de la pertinence de cette démarche et
de ce volontarisme assumés, le taux de chômage a été
divisé par deux en vingt ans et les Marseillais peuvent
envisager de nouvelles perspectives d’évolution de leur
situation dans une ville qui soigne son environnement et
favorise la qualité de vie. Qui modernise ses équipements
et bichonne ses aménagements tout en respectant son
histoire et ses racines.
La Marseille d’aujourd’hui laisse déjà deviner son évolution
ultérieure. Il n’est que temps de lui « tirer le portrait »,
selon l’expression en usage chez les photographes. Voici
tour à tour nos… Arrêts sur images, et témoignages.
Par Jean-François CAUQUIL
Rédacteur en chef de la Revue Marse