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MARSEILLE AU FIL DE L'HUVEAUNE ET SES AUTRES COURS D'EAU - No 273

MARSEILLE AU FIL DE L'HUVEAUNE ET SES AUTRES COURS D'EAU
Prix :
8,00 €

« Sur les bords de l’Huveaune, ou aux Aigalades. Aucune fête ne serait égale, pour moi, au plaisir de cet ombrage goûté sous des arbres de Provence (…). Rien n’égale la promenade le long de l’Huveaune ; j’y vais presque tous les matins. » Qui donc a célébré de pareille manière « la délicieuse verdure » d’une rivière marseillaise, cet abri ombreux si agréable en… 1837 ?

Il s’agit du consul-écrivain Stendhal qui séjourna à Marseille à plusieurs reprises et, à n’en pas douter, cultiva l’art d’aller à la chasse au bonheur. Depuis, bien de l’eau a coulé sous les ponts de l’Huveaune et des Aygalades. Le paysage n’est plus le même ; l’agglomération marseillaise s’est transformée tout autant.

C’est à bien d’autres promenades, balades, explorations, allers et retours entre le passé et le présent, voire un proche futur, que vous convie ce numéro consacré aux cours d’eau naturels locaux. Une fois encore, bien des découvertes et d’utiles rappels historiques figurent dans les différents articles préparés par des spécialistes en leur matière.

Nous souhaitions révéler certains aspects de rivières et ruisseaux au débit irrégulier, le plus souvent tranquilles, en d’autres moments tumultueux. Venus d’on ne sait trop où, empruntant des voies sinon cachées, du moins méconnues, ils serpentent avec discrétion sur le territoire métropolitain, à ciel ouvert ou canalisés, recouverts jusqu’à se faire oublier, avant de se jeter dans la rade.

Leur évocation permet de retrouver les nombreuses activités qu’ils attirèrent des siècles durant : une richesse partagée, magnifiée par divers monuments… Un « trésor » si l’on se réfère à l’ancien proverbe, qu’il nous plaît de répéter : Eici, l’aigo es d’or ! Ici en effet, depuis toujours, on sait que l’eau est précieuse, car rare et bienfaisante.

Sachons-nous en souvenir, d’autant que ces flots et leurs rives furent souillés par des pollutions de toute nature, aux marques encore visibles, et que de nos jours l’évolution urbaine et le réchauffement climatique engendrent des mutations de l’écosystème environnant.

Là, « Sur les bords de l’Huveaune ou aux Aigalades » comme l’écrivit Stendhal, en cette Marseille qui après des siècles de sécheresse et de pénurie a su s’affranchir de conditions contraignantes, on mesure combien l’eau reste un « élément » fragile alors qu’elle est indispensable à la vie, ici et partout.

 

Patrick Boulanger,

Directeur de la revue Marseille