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Marseille, l'excellence médicale - No 266

Marseille, l'excellence médicale
Prix :
8,00 €

Trois cents ans après la grande peste de 1720, amenée en Provence par le navire marchand « Le Grand Saint Antoine », qui « faucha près de la moitié de la population de Marseille et de son terroir », comme nous le rappelle Patrick Boulanger avec l’évocation historique et les témoignages artistiques que nous consacrons à cette terrible épidémie en ce numéro, l’année 2020 restera à jamais marquée par la pandémie de Covid-19.

Durant les deux mois de confinement, tous les soirs à 20 heures, s’était institué le rituel hommage aux personnels soignants : salves d’applaudissements des Marseillais à leur balcon, morceaux improvisés par quelques mélomanes, concert de batterie… de cuisine et diffusion de divers titres, à grand renfort de décibels, dont l’immanquable I will survive*, rythmèrent cet intermède hors du temps, prétexte à échanger avec ses voisins de l’autre côté de la rue, avant de se souhaiter, sur le coup des 20h05, une « bonne soirée, et à demain ! ». Une parenthèse singulière, avant que chacun ne se retrouve happé par sa « vie d’avant » assez éloignée des promesses d’une « vie d’après » plus raisonnable...

Face à la crise, Marseille a fait front, plutôt disciplinée dans le respect des consignes nationales encouragé par la municipalité. La solidarité s’est organisée à l’échelle associative et sous la houlette des autorités. Les services essentiels ont continué à fonctionner, constituant des remparts efficaces en deuxième ou troisième ligne pour aider nos concitoyens à traverser au mieux cette période anxiogène.

Les soignants mobilisés ont fait honneur à l’excellence médicale marseillaise reconnue depuis l’Antiquité, au sein de l’AP-HM et notamment de ses services de réanimation, dans les cliniques et hôpitaux privés, à l’Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée Infection du professeur Raoult qui a mené une campagne massive de dépistage et pris en charge, avec pragmatisme, les patients atteints par le virus. Le taux de mortalité des malades traités selon le protocole de l’IHU, établi à 0,5 % quand il s’élève à plus de 2% en Ile-de-France, plaide en faveur de ce chercheur parfois controversé.

Si Marseille rayonne à l’international, elle le doit aussi à la solide réputation de ses pôles de compétences dans les spécialités de l’immunologie, des maladies infectieuses et tropicales, de la cancérologie, de la microbiologie clinique, des maladies rares et orphelines, de la pédiatrie et de la médecine néonatale, de la chirurgie cardiaque, de la neurochirurgie, ou encore des neurosciences...

Saluer l’excellence médicale marseillaise et ses multiples talents était notre façon de poursuivre l’hommage au dévouement des équipes engagées dans ce combat pour la vie. Ce numéro 266 de la Revue Marseille leur est dédié.

Jean-François CAUQUIL

 

* "Je survivrai", succès planétaire enregistré par Gloria Gaynor en 1978, devenu l'hymne des "Bleus", champions du monde de football en 1998.