Avec ce nouveau numéro, vous allez découvrir ou retrouver tout à loisir des objets de société et des oeuvres d’art d’exception, typiques ou ordinaires, qui racontent Marseille à leur manière, de la préhistoire jusqu’à l’époque contemporaine. Depuis quelques silex abandonnés dans une grotte au paléolithique jusqu’au dernier maillot de l’OM, ce sont là des éléments constitutifs de la grande et de la petite Histoire.
Nous en avons convoqués une trentaine dans une sorte d’inventaire à la Prévert… sans « raton laveur », mais avec un « totalisateur » et, qui plus est, unique ! Ces instruments, ces sculptures ayant survécu aux attaques du temps et des hommes, ces documents et artefacts souvent oubliés ou méconnus, sont autant de jalons qui dévoilent des modes de vie, des sensibilités et restituent à leur manière des époques, des changements. Des spécialistes venus d’horizons divers, experts en leur domaine de compétence ou pluridisciplinaires, les présentent en les recontextualisant. Avec leurs fines analyses, bien des présentations ne manqueront pas de vous étonner, interroger et captiver.
Certes, bien des ustensiles et des instruments manquent à l’appel dans cet étonnant catalogue afin de restituer des évènements d’importance, mais ont-ils vraiment existé… telle cette coupe que la Celto-Ligure Gyptis tendit au Phocéen Protis ? Mythe ou réalité ? On aurait pu en revanche évoquer les premiers hydravions d’Henri Fabre et les dernières automobiles Turcat-Méry, voire les camions à pizza…, autant de créations marseillaises, mais la place aurait manqué. Par contre, volontairement, nous avons choisi d’écarter les « vedettes », personnalités célèbres et monuments en vue. Bien des numéros de la revue Marseille les ont déjà évoqués, remis en lumière, ou les examineront prochainement.
Les « reliques » ainsi rassemblées, anonymes ou signées, même si leur valeur patrimoniale n’est pas identique, vous les retrouverez pour la plupart conservées dans les collections des musées. Elles vous donneront, à n’en pas douter, l’envie de découvrir d’autres « trésors » similaires qui participent à notre mémoire collective. Sachons profiter de ces témoignages disparates, mais édifiants, afin de mieux comprendre comment Marseille s’est façonnée au fil des générations.
Patrick Boulanger,
Directeur de la revue Marseille et Responsable de la rédaction