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LONGCHAMP Le palais des eaux, des arts et des sciences. - No 263

LONGCHAMP Le palais des eaux, des arts et des sciences.
Prix :
8,00 €

Cher lecteur,

Le 17 mai dernier, une équipe du principal groupe de télévisions chinoises s’en est venue à Marseille sur les traces d’étudiants arrivés à bord de paquebots de la Compagnie des Messageries Maritimes en 1919-1920 ; certains s’appelaient Chou En Lai et Den Xiaoping. Débarqués au bassin de la Pinède, avant de prendre le train du P.L.M. en gare Saint- Charles, il y a un siècle, on leur fit visiter… le palais et le jardin de Longchamp, comme en témoigne une précieuse photographie conservée au Musée National de Chine, place Tian’anmen.

Le site de Longchamp est resté l’une des fiertés marseillaises, lieu de culture avec ses deux musées, espace vert en centre ville et site d’accueil d’un festival international de jazz. De nos jours encore, des cars emplis de croisiéristes étrangers en escale dans le port s’arrêtent devant pour sa découverte, certes trop rapide. En ce lieu il est vrai, il y a tant à voir, mais aussi tant à dire.

Le palais « de » Longchamp, selon son appellation originelle, inauguré officiellement le 14 août 1869, il y a donc 150 ans !, est la magnification des eaux de la Durance dérivées vers une Marseille assoiffée, la plus grande opération d’aménagement régional de la première moitié du XIXe siècle. Eici l’aigo es d’or (Ici, l’eau est d’or), comme nous le rappelle avec justesse l’ancien proverbe provençal en cette période de dérèglement climatique.

Ce chef-d’oeuvre de l’architecture civile, avec ses cascades, ses bassins, ses plantations, fut l’ultime bijou offert à la parure monumentale de la cité au Second Empire, après la caserne Saint-Charles, la préfecture, les palais de la Bourse, du Pharo et de Justice, l’observatoire, l’école des Beaux-arts et la bibliothèque, la basilique de Notre-Dame de la Garde, la cathédrale de la Major, la rue Impériale... aujourd’hui, de la République. Marseille s’embellissait, affirmant ainsi de manière ostentatoire son rôle de carrefour du monde.

En 2019, la ville qui, sur le plan culturel, se réjouit de la réouverture récente du Musée Grobet-Labadié, commémore les 150 ans de l’installation à Longchamp du Musée des Beaux-arts et du Muséum d’Histoire naturelle, mais aussi le 200e anniversaire des collections de ce dernier créées en 1819, avec des manifestations déclinées de diverses manières, auxquelles s’ajoutent en juillet les Vingt ans du Festival Marseille Jazz des cinq continents dans le parc voisin.

Autant de dates d’importance... Notre revue a tenu à s’associer à pareils anniversaires et festivités avec ce numéro dédié au palais Longchamp, lieu magique; le quartier environnant né d’une campagne de bastides se lotissant au début du XIXe siècle n’est pas moins digne d’intérêt ! L’activité des édiles, tels les Onfroy, Rouvière et Bernex, s’appuyant sur des ingénieurs, architectes, statuaires, ornemanistes de qualité, accompagnés de leurs cohortes de contremaîtres et de manoeuvres courageux, permit de livrer un nouveau quartier à une cité en extension.

Le palais Lonchamp classé depuis « Monument Historique », ses curiosités et divers centres d’intérêt, vous les retrouverez en particulier dans les visions photographiques qu’ils ont inspirées, mais aussi avec les gravures et gouaches de peintres qui se nommaient Frédéric Hugo d’Alési et Edmond Astruc. Les conservateurs des musées vous présenteront les pièces qu’ils préfèrent dans leurs collections, des plus originales…

Bien des découvertes vous attendent, une fois encore, avec la revue Marseille.

Suivez « ce » guide !

Patrick BOULANGER